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Le Café de la Danse

24 avril 2012

Entretien avec Nelisiwe Xaba

C’est ce jeudi 22 mars que nous avons rencontré au centre culturel Alban Minville, entre deux répétitions, Nelisiwe Xaba, danseuse sud-africaine née à Soweto. « Neli », déjà invitée précédemment par le Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse, nous présente cette fois-ci deux soli, « Ils me regardent et c’est tout ce qu’ils voient » et « Sakhozi says ‘NON’ to the Venus » dans le cadre du Festival des Migrations 2012 du CDC de Toulouse.

A travers la danse, Neli cherche à évoquer des thèmes qui lui sont chers et à relativiser certains clichés tenaces tels le regard porté par l’homme blanc sur la femme noire, en référence à la Venus Hottentote dans « Ils me regardent et c’est tout ce qu’ils voient ». Elle évoque également la question de l’exil, qu’elle a personnellement ressenti, elle danseuse sud-africaine ayant vécu en France et pensant avoir trouvé une terre d’adoption, et qui s’est sentie très affectée par la politique du Président de la République-qui en 2007 proposait aux Africains vivant en France une somme d’argent pour quitter le pays et s’installer de l’autre côté de la Méditerranée- au point de ne plus vraiment se sentir chez elle dans aucun des deux pays.

Nul doute que les soli de Nelisiwe Xaba se veulent engagés et cherchent à susciter la réflexion de la part du public.

Rendez-vous donc les vendredi 22 et samedi 23 mars 2012 au centre culturel Alban Minville pour deux prestations à ne manquer sous aucun prétexte !

 

Oscar et Thomas

 


entretien avec Nelisiwe Xaba

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6 avril 2012

Conférence de Dominique Crebassol sur le flamenco

Dominique Crebassol, journaliste, a animé, dans le cadre du spectacle «  La edad de oro » (L'âge d'or) d'Israel Galvan, une conférence sur le flamenco, qui est pour elle « un art d'avant-garde ».
 
Elle présente le flamenco comme un art plutôt jeune (2 siècles) et comme étant l'objet de vives polémiques. En effet, ses origines agitent tous les commentateurs.
Une des thèses est que le flamenco est un art gitan. Dans le dictionnaire de la danse de LAROUSSE on trouve ainsi cette définition: «terme générique regroupant musique, danse et chant des gitans d'Andalousie, d'ethnies tziganes dont la langue est le chaos».
Pour récompenser leur combat dans les armées de Flandre on aurait laissé les familles gitanes s'installer. Elles se seraient donc sédentarisées autour du 17ième siècle. Cette étymologie est une explication parmi d'autres.
Mais, selon la journaliste, ce dont il est question est surtout de faire du flamenco un art sans âge, un art qui se perd dans le temps. Il y a beaucoup de discours qui présentent le flamenco comme un mystère.
 
Une autre thèse fait du flamenco un mélange entre les origines gitanes et le folklore andalou. On en fait aussi un métissage entre la danse flamenca et la danse bolera. Le bolera est un ensemble de danses originaires d'Andalousie qui ont été influencées par l'école française de danse au 17ième.
De même que l'on a fait remonter les origines du flamenco aux gitans, on aime aussi en faire un art local, de village, de quartier voire de famille. Le flamenco était essentiellement un art de fête. C'est un art de la vie festive privée.
On insiste aussi sur le fait que les détenteurs de la vérité du flamenco appartiennent à une région bien précise. Il est intéressant de voir à quel point parler du flamenco est polémique. C'est un discours presque nationaliste qui se joue en Espagne. On peut noter par exemple que de nombreuses danses portent des noms de lieux.
Dans les années 30 on passe à un flamenco théâtral. On note par exemple les œuvres d'Emmanuel De Faya. Il y a aussi une danse d'Aragon appelée la « Jota ». Le flamenco théâtralisé est aussi un flamenco narratif. Il y a des effectifs plus importants, des solistes,etc. le flamenco s'installe dans une véritable économie du spectacle. L'intervenante s'est attachée à présenter certains artistes en particulier comme Vicente Escudero et Israel Galvan.
 
La particularité du flamenco est donc d'être un art communautaire. Il est façonné par des gens et des inventeurs de pas. Il évolue grâce à des fortes personnalités.
La deuxième tension se situe autour de son aspect traditionnel. Les artistes flamencos sont sans cesse tiraillés entre l'obligation d'être héritiers de la tradition (poursuivre le travail d'un maître) et la volonté de laisser sa marque. Ce poids de la tradition fait que la posture de rupture ou de rejet est presque impossible
.


Benjamin, Manon et Sarah

6 avril 2012

Rencontre avec Fabrice Lambert

Fabrice Lambert fait du mouvement sa source d’inspiration. Ses spectacles et sa troupe (Expérience Harmaat) ont entamé une réflexion qui aboutit à des mises en scène singulières, retraçant leur chemin de pensée. Fabrice Lambert explore ici les mouvements contraints. Il interroge tout ce qui nous semble naturel et donc vrai, en visant à susciter des doutes. Le questionnement autour du faux est la pierre centrale de son édifice.

Rien n’aurait su nous préparer à la rencontre avec cet artiste de danse contemporaine. Fabrice Lambert est animé par « ses mouvements », par son art qu’il cherche à transmettre à travers la mise en scène de son spectacle. Mais comment rendre compte de l’œuvre de sa vie en simplement quelques instants volés lors d’un interview ? Et pourtant nous ressortons des loges en emportant sa définition du mouvement, du Faux mouvements et un aperçu de l’œuvre de sa vie.  Fabrice Lambert nous a offert un moment hors du temps, tout comme son spectacle fait oublier tout le reste. Si son œuvre évolue avec le temps, nous attendons avec impatience de la retrouver seul sur scène et de le voir offrir ses mouvements à la scène. 

Bonne écoute!


Entretien avec Fabrice Lambert

Par Anne-Sophie et Margaux

5 avril 2012

Israël Galván, La Edad de Oro ou « l’âge d’or »

Après une tournée internationale, Israël Galván, surnommé par le public « le danseur des danseurs », était finalement de passage à Toulouse lors du festival international du CDC les 29 et 30 mars.

Crée en 2005,  son spectacle « la Edad de Oro »  a  propulsé le danseur sur la scène international et en a fait l’une des figures montantes du flamenco moderne.  Tout en rendant hommage aux figures de l’âge d’or du flamenco de la fin du XIXème jusqu’aux années 30, il renouvelle le  flamenco traditionnel grâce à un style très personnel et époustouflant.

Vendredi 30 mars nous avions rendez vous à 21h à Saint-pierre des cuisines  pour assister à la deuxième et dernière représentation, du spectacle d’Israël Galván, avant de le rencontrer  après le spectacle pour une interview backstage.

Escortées par son agent, et légèrement intimidées à l’issue de sa performance, nous pénétrons finalement dans les loges de l’équipe du spectacle. Tout d’abord chaudement accueillies par le guitariste du show Alfredo Lagos et  le chanteur David Lagos, nous nous retrouvons enfin face à Israël Galvan. Très accessible, celui-ci a accepté de parler avec nous de sa danse, son style si particulier, ses influences.

« La danse, ce n’est pas une compétence ». 

Très modeste, Israël Galván refuse de penser qu’il a révolutionné le flamenco. Avec deux parents danseurs de flamenco professionnels, le danseur a surtout dû, selon lui, du trouver sa propre voix.

Pour expliquer sa danse il parle davantage d’un conflit, voire d’une guerre entre son héritage familial et la volonté de vivre le flamenco à sa façon. C’est de cette guerre qu’est né ce style unique.

« La Edad de Oro » est plus particulièrement le fruit d’une rencontre. Le danseur évoque en effet l’importance de la relation qui le lie avec ses musiciens « on est presque une famille ».

 Ce que nous retiendrons  de cet entretien, c’est que la danse n’est pas que question de talent, c’est avant tout le fruit d’une passion et surtout d’une envie : celle de partager et de faire ressentir des choses aux public.

En ce qui nous concerne, mission accomplie ! 

Voir l'interview ci dessous:


entretien avec Israël Galvan

 

2 avril 2012

Kharbga, jeu de pouvoir : danse au sol, corps rivaux et caractères stratèges

CDC 004

Clémence et Samuel avec Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou

Tous deux natifs de Tunis, Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou composent et créent ensemble depuis 1995. En couple sur scène comme au quotidien, il est heureux de noter que leur rencontre résume un coup de cœur à la fois artistique et affectif. Voyageurs infatigables, traversant les océans pour se produire sur différents continents, ces deux chorégraphes ont posé leurs bagages un instant à Toulouse, ce vendredi soir, pour donner une représentation de leur création : « Kharbga ». Des traits plissés, un sourire affiché aux coins des lèvres et une simplicité détonante nous attendent en guise de bienvenue. Le fil de l’entretien se déroule sereinement et l’on peine à y mettre un terme : nos artistes habités par le goût de la danse excellent à communiquer leur passion. L’on en ressort avec la ferme impression que l’on aurait pu discuter avec plaisir encore des heures et des heures.

« A l’origine, Kharbga est un jeu ancestral très populaire en Afrique du nord, qui en apparence paraît convivial mais, comme tout jeu, se cache derrière une rivalité féroce ». Ce sont par ces quelques mots que ce couple de chorégraphes nous entraîne dans leur univers captivant.

Cinq danseurs et un comédien sont sur scène. Chacun compose et puise dans la spécificité d’un jeu d’interprète qui lui est propre pour s’unir aux autres. La rivalité des corps et de la matière, les galets présents sur scène tour à tour piétinés par chaque interprète invitent au dépassement et rend cette composition non tant technique qu’humaine. La rivalité ne commande pas à l’écrasement de l’autre, elle est bien plus perçue comme une invitation à une composition négociée placée au cœur d’une adversité anticipée et porteuse de création. Le pouvoir est positionné dans les corps, médium par excellence des créateurs. Toutefois, le cadre de l’aire de jeu demeure purement formel : les contraintes scéniques invitent au dépassement de soi, au développement du jeu et du « je », au vertige de la performance tant collective qu’individuelle.

Ce qui séduit au premier abord est cette énergie toute particulière qui se déploie sur scène. Les pas et gestes se veulent vifs, leur contrôle impressionne autant qu’il fascine. Sur un rythme tantôt rapide, tantôt lent, l’on se plaît à se prendre au jeu et l’on est bien vite emporté en un tourbillon d’émotions. Faire côtoyer sur scène un collectif de danseurs au cœur d’une pièce abordant la notion de stratégie individuelle relève d’une tentative ambitieuse mais parfaitement orchestrée par nos deux chorégraphes. Kharbga est une pièce complexe qui invite son spectateur à  « ressentir » bien avant de « comprendre ». C’est également une performance artistique hautement physique qui requiert une énergie sans pareille. C’est surtout et avant tout une interaction constante de ses interprètes avec leur auditoire, dans une salle où, pour un temps, l’émotion balaie indifféremment scène comme gradins. Rappelés à de nombreuses reprises par un public conquis, les interprètes de Kharbga rayonnent. 

Voici leur interview:


entretien Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou

 

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1 avril 2012

L'essence du King of the Pop

Le Festival international du CDC à Toulouse accueille Raphaëlle Delaunay et la Cie Traces pour la présentation du spectacle Eikon le 21 Mars au théâtre Sorano.

10h30 dans un hall d’hôtel à Toulouse, un danseur, puis deux font irruption, l’ambiance d’un jour de spectacle est donnée ! La chorégraphe et partenaire de scène, Raphaëlle Delaunay nous rejoint pour un moment d’échanges.

En guise d’amorce, nous revenons d’abord sur sa dernière création, Eikon. La démarche de Raphaëlle Delaunay est plus subtile que la simple biographie de l’icône. Pour restituer et saisir cette entreprise, les questions écrites ne suffisent plus et c’est véritablement dans l’échange que nous nous acheminons vers le sens d’une œuvre, dans un parcours, dans l’histoire de la danse.

Pas à pas, Raphaëlle Delaunay nous amène au delà des icônes, au-delà de la danse pour toucher notre identité, notre humanité. Il est 11h dans le centre ville de Toulouse, nous voici rassemblées ensemble pour explorer un parcours et en déterminer le sens.

Comme dans ses créations, Raphaëlle Delaunay invite à la recherche de ce qui fait notre être. Comme dans ses créations, c’est dans l’échange et le syncrétisme culturel que nous la saisissons au plus juste. 


Entretien avec Raphaelle Delaunay

 

Si vous voulez plus d'informations, n'hésitez pas à visiter ce lien, pour en découvrir plus sur l'artiste: http://www.pbase.com/photolosa/eikon_raphaelledelaunay_sorano_03_2012

 

 

P1030054

 

 

 

 

 

 

Raphaelle Delaunay et Lucie 

29 mars 2012

Les Coulisses #4

En fin d'après midi, ce sont les dernières répétitions avant Israel Galvan, tests lumieres, accoustiques.

On a fait quelques photos.

 

29 mars 2012

Les Coulisses #3

Ce soir et demain samedi 30 mars c'est l'espagnol Israel Galvan qui se produit sous la magnifique nef du conservatoire Saint Pierre des Cuisines avec son spectacle La Edad de Oro (L'age d'or).

L'équipe technique est donc présente depuis ce matin, voici donc pour vous quelques images du montage en cours.

 

28 mars 2012

Qudus Onikeku, l'expérience plus que le message

Sans Titre

Lundi, 10h Rue de la République quartier Saint Cyprien. Qudus Onikeku nous accueille à la résidence du CDC. Durant près de vingt minutes, il va nous raconter la manière dont il appréhende son art. Entre répétition et improvisation, le Nigérian nous explique que son œuvre est une évolution constante et que son spectacle « My exile is in my head » évolue de soir en soir.

S’il se refuse à faire passer un message aux spectateurs, le chorégraphe préfère parler d’ « expériences » qu’il offre à la libre interprétation de son public.

(Presque) éternel nomade il confie s’être inspiré des notes de prison de son compatriote Wole Soyinka dans « The man died » pour l’écriture de son spectacle.

Très calme est toujours précis dans ses intentions, Qudus Onikeku parvient avec brio à nous faire passer sa vision de la danse, une vision à la fois universelle et subjective. Nous ressortons de cet entretien avec envie et réflexion. L’envie d’assister au spectacle et la réflexion sur ce qu’est l’exil…

27 mars 2012

Fabienne Denoual "Voile frontière et corps territoire. Pour une plastique du passage dans l’œuvre d’Hussein Chalavan"

Lors du colloque sur l'esthétique du voile à l'Université du Mirail les 22, 23 et 24 mars 2012

conférence Fabienne Denoual

    Fabienne Denoual durant la conférence

Dans cette conférence d’une petite heure, Fabienne Denoual (en bas à droite sur la photo), maître de conférences au département Arts Plastiques de l’Université du Mirail, revient sur la question (« politique et polémique », précise-t-elle), du voile intégral (niqab), et en particulier dans son rapport à la territorialité du corps.

Elle analyse le défilé printemps-été 1998 Between, présenté par Hussein Chalayan en 1997. Polémique et audacieux, ce défilé a retenu l’attention, notamment sur un passage : la présentation de corps progressivement dévoilés, allant du niqab pour le premier mannequin, au dénudement total  (à l’exception d’un masque), pour le dernier. Le défilé Between a également montré des mannequins vêtues de robes que Chalayan voulait contraignantes, pour illustrer ce « retrait du sens de l’individualité ». En effet, d’autres portaient quant à elles des miroirs sur la tête, miroir où le spectateur peut apercevoir son propre reflet.

Spécificité supplémentaire du défilé : une mise en scène, frontale, mannequins face public, durant environ une minute. Cela devait rendre compte de la suspension du temps, gênante que ressentent les femmes sous le niqab. On retrouve ici l’expérience vécue par la chorégraphe Héla Fattoumi (conférence du jeudi 22 mars), lorsqu’elle a porté le niqab, expliquant avoir été « frappée par la sensation d’isolement : le temps s’arrête quand on est sous un niqab ».

Between, c’est donc un défilé engagé qui tente de montrer l’ambiguïté du voile. Hussein Chalayan, turc-chypriote arrivé en Angleterre à l’âge de 8 ans, expliquera : « finalement, le voile ne soustrait pas : au contraire, il met en évidence ce qu’il occulte ».

Le terme between (la préposition entre, en français) prend alors tout son sens : entre voilage et dévoilement, entre femme voilée et spectateur, entre culture occidentale et orientale, le niqab a une fonction symbolique : séparer et marque une frontière pour Hussein Chalayan, d’après l’analyse faite par Fabienne Denoual. Dans ce défilé, le between devient pourtant un moyen de dépasser cette frontière en interrogeant les représentations corporelles et la territorialité du corps (féminin).

 Par : Benjamin AUTRIVE, Sarah FRANCOISE et Manon MINEUR


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