Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Café de la Danse
2 avril 2012

Kharbga, jeu de pouvoir : danse au sol, corps rivaux et caractères stratèges

CDC 004

Clémence et Samuel avec Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou

Tous deux natifs de Tunis, Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou composent et créent ensemble depuis 1995. En couple sur scène comme au quotidien, il est heureux de noter que leur rencontre résume un coup de cœur à la fois artistique et affectif. Voyageurs infatigables, traversant les océans pour se produire sur différents continents, ces deux chorégraphes ont posé leurs bagages un instant à Toulouse, ce vendredi soir, pour donner une représentation de leur création : « Kharbga ». Des traits plissés, un sourire affiché aux coins des lèvres et une simplicité détonante nous attendent en guise de bienvenue. Le fil de l’entretien se déroule sereinement et l’on peine à y mettre un terme : nos artistes habités par le goût de la danse excellent à communiquer leur passion. L’on en ressort avec la ferme impression que l’on aurait pu discuter avec plaisir encore des heures et des heures.

« A l’origine, Kharbga est un jeu ancestral très populaire en Afrique du nord, qui en apparence paraît convivial mais, comme tout jeu, se cache derrière une rivalité féroce ». Ce sont par ces quelques mots que ce couple de chorégraphes nous entraîne dans leur univers captivant.

Cinq danseurs et un comédien sont sur scène. Chacun compose et puise dans la spécificité d’un jeu d’interprète qui lui est propre pour s’unir aux autres. La rivalité des corps et de la matière, les galets présents sur scène tour à tour piétinés par chaque interprète invitent au dépassement et rend cette composition non tant technique qu’humaine. La rivalité ne commande pas à l’écrasement de l’autre, elle est bien plus perçue comme une invitation à une composition négociée placée au cœur d’une adversité anticipée et porteuse de création. Le pouvoir est positionné dans les corps, médium par excellence des créateurs. Toutefois, le cadre de l’aire de jeu demeure purement formel : les contraintes scéniques invitent au dépassement de soi, au développement du jeu et du « je », au vertige de la performance tant collective qu’individuelle.

Ce qui séduit au premier abord est cette énergie toute particulière qui se déploie sur scène. Les pas et gestes se veulent vifs, leur contrôle impressionne autant qu’il fascine. Sur un rythme tantôt rapide, tantôt lent, l’on se plaît à se prendre au jeu et l’on est bien vite emporté en un tourbillon d’émotions. Faire côtoyer sur scène un collectif de danseurs au cœur d’une pièce abordant la notion de stratégie individuelle relève d’une tentative ambitieuse mais parfaitement orchestrée par nos deux chorégraphes. Kharbga est une pièce complexe qui invite son spectateur à  « ressentir » bien avant de « comprendre ». C’est également une performance artistique hautement physique qui requiert une énergie sans pareille. C’est surtout et avant tout une interaction constante de ses interprètes avec leur auditoire, dans une salle où, pour un temps, l’émotion balaie indifféremment scène comme gradins. Rappelés à de nombreuses reprises par un public conquis, les interprètes de Kharbga rayonnent. 

Voici leur interview:


entretien Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Café de la Danse
  • Suivez le festival sur le blog: Le Café de la Danse Créé avec les étudiants de quatrième année du parcours Communication de l'Institut d 'Études Politiques de Toulouse. Interviews, photos et vidéos, toutes les coulisses du festival !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité